Histoire du Chili

Genèse

Le premier Européen à fouler la terre chilienne fut l’explorateur portugais Fernand de Magellan lors de son périple en 1520, après avoir traversé le détroit qui portera son nom par la suite. Le territoire reçu d’abord le nom des indigènes qui le peuplaient : Tchili, qui signifie « neige ». A cette époque, le peuple indigène des Mapuches occupait toute la zone Sud du territoire et constituait une des tribus les plus habiles au combat. Les autres tribus vivant au Nord du Chili étaient quant à elles soumises par les Incas du Pérou depuis un siècle.

La colonisation

Diego de Almagro, conquistador espagnol, entama la conquête du Chili en 1535. Cependant, cette conquête se heurta à plusieurs problèmes : après des années de recherches, les espagnols ne trouvèrent aucune trace d’or et durent faire face aux redoutables Mapuches. L’expédition retourna alors au Pérou.

Le roi espagnol envoya alors Pedro de Valdivia au Chili en 1540 pour une nouvelle expédition. C’est cette année que commença véritablement la conquête du pays.  Le conquistador établit des colonies sur tout le territoire (excepté le Sud, appartenant aux Mapuches) et fondit, entre autres, la ville de Santiago en 1541. Les affrontements avec les Mapuches se succédèrent cependant tout au long de la période coloniale, qui dura près de 3 siècles.

L’Espagne prit possession du territoire chilien en 1557 et en fit tout d’abord une dépendance de la vice-royauté du Pérou pour ensuite y instaurer un gouvernement propre, dirigé par un gouverneur et possédant un tribunal royal.

Vers l’indépendance

L’invasion de Napoléon et la captivité du roi d’Espagne agitent le Chili au début du 19ème siècle. Le pays se voit alors divisé en deux mouvements : les royalistes d’un côté et les patriotes de l’autre. Suite à une première victoire des patriotes en 1810, le conseil municipal de Santiago destitua le gouverneur local et constitua une assemblée autonome possédant les pouvoirs de l’ancien gouverneur. Une junte révolutionnaire est ensuite établie l’année suivante, avec à sa tête Bernardo O’Higgins. Si cette junte est d’abord vaincue en 1814 par les troupes espagnoles, elle ne tarda pas à reprendre du terrain. En effet, certains membres de la junte s’exilèrent à Mendoza en Argentine et bénéficièrent du soutien de l’argentin José de San Martín, qui lança son « Armée des Andes » à l’assaut du Chili. Ils battent finalement les troupes royalistes lors de la bataille de Chacabuco le 12 février 1817.

O’Higgins, finalement désigné Directeur Suprême, proclama officiellement l’indépendance du Chili l’année suivante en 1818. Il restera des forces royalistes dans le Sud du territoire jusqu’en 1826, date à laquelle elles furent chassées du pays.

Politique et dictature

Les premiers temps de la République chilienne sont difficiles entre différentes républiques et guerres avec les pays voisins.  En plus de ces difficultés, un conflit territorial entre le Chili et la Bolivie a mené à la Guerre du Pacifique, opposant d’un côté le Chili et la Bolivie, alliée au Pérou de l’autre en 1879. Le Chili sorti finalement vainqueur de ce conflit en  1883, après la bataille de Huamachuco. Autre difficulté à laquelle le pays doit faire face : la guerre civile de 1891, qui fit de nombreuses victimes et dégâts matériels considérables. Conséquence de cette guerre, le régime devint une République parlementaire. Suite à cela, la politique devint instable et connut maints changements de régimes et coups d’Etat pendant un siècle.

Finalement, Salvador Allende fut élu président en 1970 et transforma le pays en Etat socialiste. Mais la situation dégénéra rapidement, menant le Chili au bord du chaos.

C’est dans ce contexte tendu qu’une junte militaire, dirigée par le Général Augusto Pinochet, s’empara du pouvoir en 1973. Le président Allende trouva la mort lors de l’assaut du palais présidentiel. Pinochet, nouveau « Chef Suprême de la Nation », suspendit la Constitution et le Parlement, imposa la censure absolue et interdit tous les partis politiques. Il fit par ailleurs régner la terreur contre la gauche et instaura une sanglante répression. Des milliers de personnes furent arrêtées, torturées ou exécutées. Certains furent obligés de s’exiler tandis que d’autres furent longuement emprisonnées ou « disparurent ».

Le retour à la démocratie

Pinochet organisa un plébiscite en 1988 afin de reconstruire son mandat après 1989 jusqu’à 1997. Cependant, le « non » l’emporta à plus de 55% des voix. Un nouveau président fut alors élu en 1989 mais Pinochet resta commandant en chef de l’armée jusqu’en 1998 et se proclama sénateur à vie, afin d’avoir l’immunité parlementaire.

La démocratie revint donc au Chili, qui rejoignit l’ALENA en 1994 et le Mercosur en 1996.

Pinochet finit par mourir en 2006 sans avoir été jugé, malgré une tentative de jugement en 1998. La même année en 2006, une femme est élue présidente de la République, une première en Amérique latine.